Roland Garros - la fin du rêve
Mathieu, un set de rêve...
Paul-Henri Mathieu attendait avec impatience son match du troisième tour face à Roger Federer. Le Strasbourgeois n'a pas déçu samedi mais n'a pas pu réaliser l'exploit sur le Central malgré le gain de la première manche. Battu en quatre sets (4-6, 6-1, 6-4, 6-4), comme en 2006 sur le même court contre Rafael Nadal, PHM laisse le Suisse poursuivre sa marche en avant dans le Grand Chelem parisien.
Si Roland-Garros se jouait en un set gagnant, Paul-Henri Mathieu serait le seul joueur à avoir battu Rafael Nadal et Roger Federer sur la terre battue des courts de la Porte d'Auteuil. Malheureusement pour l'Alsacien, aucun match de tennis ne se dispute sous ce format, encore moins en Grand Chelem. En 2005, "Paulo" avait livré un bras de fer épique contre celui qui depuis règne sur l'épreuve, prenant la première manche 7-5 avant de s'incliner 6-4 dans les trois suivantes. Quatre ans plus tard, ce samedi sur le même court central des Internationaux de France, Mathieu a réussi la même entame contre le finaliste des trois dernières éditions. Mais la fin fut, aussi, la même.
Sans véritable match référence cette saison sur terre battue, si ce n'est peut-être une belle victoire autoritaire sur David Ferrer à Rome, le Français s'était mis en confiance lors de ses deux premiers tours rondement menés. Suffisant pour inquiéter le maître Federer ? Il voulait y croire. Après un premier jeu de service délicat, sur lequel le Suisse se procura trois balles de break, Mathieu rentra de plain pied dans son match et, profitant des nombreuses fautes directes (13 au premier set) de son adversaire, boucla une première manche d'un niveau moyen, mais disputée dans des conditions rendues difficiles par le vent, en claquant un ace sur deuxième balle (6-4) ! Le poing serré, le Strasbourgeois regagnait sa chaise gonflé à bloc quand le n°2 mondial traînait les pieds pour aller s'asseoir.
Mathieu: "J'ai vraiment eu du mal à contrôler la balle"
Piqué au vif, Federer régissait très vite. Beaucoup plus rigoureux, il remettait les compteurs à zéro en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire. 6-1, seulement trois fautes directes, le Bâlois, impassible face à un public qui penchait forcément un peu plus pour le joueur du cru, prenait petit à petit la mesure de son adversaire. Plus créatif que lors des premiers coups de raquette, Federer ne laissait plus souffler le Tricolore, souvent en péril sur ses mises en jeu. Dans la troisième manche, il céda au neuvième jeu et le Suisse ne trembla pas au moment de servir pour prendre les commandes du match (6-4). Sur sa lancée, il se détacha d'entrée de quatrième set (2-0), mais refusant d'abdiquer, le courageux «Paulo» relançait le suspense en recollant à 2-2. Mais Federer avait bien passé la vitesse supérieure et reprenait la mise en jeu de l'Alsacien pour la dernière fois du match à 3-3.
A l'arraché, Mathieu préservait l'espoir en poussant l'Helvète à servir pour conclure. Mais l'adage jamais deux sans trois perdait tout son sens quand Mathieu ne réussissait pas à ravir l'engagement adverse pour la troisième fois de l'après-midi, cloué sur place par le dernier coup droit de Federer (6-4). "Roger a été plus fort aujourd'hui, assurait le beau perdant du jour. C'était un match difficile, il y avait énormément de vent, j'ai vraiment eu du mal à contrôler la balle. " Son vainqueur, adversaire de Tommy Haas au prochain tour, n'en disait pas moins. "Le vent était gênant. On a quand même réussi à faire un bon match dans ces conditions difficiles. Je jouais de mieux en mieux. C'était sympa de jouer dans cette atmosphère agréable, avec un public fair-play." Un public qui ne tiendra sans doute pas rigueur au Suisse lors de son prochain match d'avoir éliminé l'antépénultième représentant local. Toujours en course dans la seule levée du Grand Chelem qui lui manque, Federer, dont le tableau s'est bien ouvert avec l'élimination surprise de Djokovic.
Souce : Sport.fr